En ce début de printemps c’est du blues, du vrai, du qui sent l’Amérique et les guitares qui pleurent leur mère, que les spectateurs du Grand Rex sont venus chercher sur les Grands Boulevards parisiens.
Et ils en ont eu pour leur argent pendant deux soirs les 3 et 4 mars dernier. En effet, avec des places à l’orchestre a quasi 100€, il fallait être motivé par la visite du grand bluesman qu’est Joe Bonamassa.
Du grand, du bon, du beau pour un set divisé en deux parties bien distinctes, l’une acoustique et l’autre électrique, pour un show total d’environ 2h15.
Le set acoustique, ambiance fond de bar américain m’a totalement convaincu par la qualité du son et la perfection du jeu de ces musiciens de grande classe qui entourent le maitre Joe. Un moment de perfection et de pure décontraction qui va bien avec la configuration de la salle, le public confortablement installé dans son siège.
Voilà, ça c’est dit. Mais bon va-t’on au concert pour ça ?
Moi je dis non. Je vais au concert pour l’ambiance et parfois la folie qui gagne le public face a leur idole, pas pour regarder un DVD dans mon canapé même avec le son très fort et une image panoramique 3D.
Passons sur ce point pour l’instant, la version acoustique justifiant cette ambiance même si c’eut été probablement plus intéressant dans l’intimité d’un club.
Petit entracte, le temps de boire un coup, faire le vide et brancher les instruments dans le but d’électrifier la salle et nous voilà repartis avec un Joe Bonamassa en smoking, lunettes sombres et chaussures rouges, la grande classe façon « what else ! ».
La formation est bien différente du set acoustique, fini le violon et la vielle, bonjour la bonne vieille guitare basse, la batterie qui tape dure soutenue par les percussions, le clavier qui éclaircit tout ça et la guitare de notre ami Joe qui pleure a grosse larmes.
Cette fois-ci on ne plaisante plus, c’est un grand show que nous propose le virtuose du soir, servi par un gros son parfois douteux d’ailleurs. D’où je suis, la voix, pourtant parfaitement posée et percutante, de mister Bonamassa se perd de temps à autre dans un brouhaha pas très agréable pour mes oreilles.
C’est à ce moment là aussi que je regrette la distance installée entre Joe et son public. Peu de communication avec la salle, il fait le job, le fait excellemment bien mais bon, le DVD continue de tourner, la salle restant également sagement assise dans son canapé.
Mais qu’importe, le show est à la hauteur des espérances, une succession de morceaux blues tantôt hargneux, tantôt nostalgique, tantôt séducteur mais toujours très mélodiques et cette guitare envoutante, voir entêtante qui nous sert de superbes envolées comme on les aime.
Ce mec est l’un des plus doués de sa génération, de la trempe des guitar heros façon Gary Moore sans jamais démériter coté chant de sa voix chaude et charmeuse.
Ecoutez Midnight Blues ou Driving Towards the Daylight et vous comprendrez ce que je veux dire.
Rendons hommage également aux musiciens qui l’accompagnent, qui mettent leurs grandes expériences aux bons services du maitre.
Pour le rappel, les spectateurs à 100€ finissent enfin par se lever et se presser au pied de la scène pour brandir leur smartphone sous le nez d’un Joe simplement éclairé d’une lumière blanche et penché sur sa six cordes pour un Django tout en délicatesse, avant un final crescendo et qui réveillera enfin la salle.
Coté photo, la règle était de ne pas quitter les cotés de la salle sans jamais s’approcher à moins de 10m de la scène, dommage mais on finit toujours par s’en sortir quand même.
Bon qu’est-ce que je mets comme DVD maintenant ?
Setlist Acoustique
Woke Up Dreaming
Seagull
Jelly Roll
Black Lung Heartache
Around the Bend
Jockey Full of Bourbon
Stones In My Passway
Ball Peen Hammer
Athens to Athens
Setlist Electrique
Dust Bowl
Hey Baby
Oh Beautiful
Who’s Been Talking
Midnight Blues
Driving Towards the Daylight
Slow Train
Love Ain’t A Love Song
Sloe Gin
Ballad of John Henry
Django
Mountain Time